La preuve par l’expérimentation : Oui, le Revenu de Base sécurise et émancipe les Jeunes !

Aujourd’hui, les allocations familiales sont conditionnées aux ressources et le RSA n’est toujours pas ouvert aux jeunes adultes (sauf exceptions). Pourtant, les expérimentations partout dans le monde montrent des effets impressionnants sur la santé, la violence, les études et l’insertion professionnelle ! Abordons d’abord les enfants, en-dessous de 18 ans, puis les jeunes adultes.

Les enfants bénéficient en priorité du revenu de base

Nous n’avons pas assez de recul pour mesurer l’impact symbolique d’une reconnaissance sociétale dès la naissance. Imaginons que l’égalité de droit soit accompagnée d’une minimum d’égalité de moyens :

« Bienvenue, tu viens au monde et tu as le droit à la vie ET aux moyens de ta subsistance. »

Nous ne pouvons qu’anticiper que cet accueil inconditionnel pourrait soulager nombre de névroses et faciliter l’intégration et l’appartenance…

En attendant, un revenu de base versé à la famille est la plupart du temps orienté en priorité vers les enfants.

La scolarité

En Afrique et en Inde où, rappelons-le, l’école est payante et nécessite matériel et uniforme, on constate une baisse importante de l’absentéisme scolaire (-40 % et +92 % de scolarisation en Namibie) et une amélioration des résultats scolaires (en Inde : assiduité scolaire triplée, amélioration des résultats scolaires de 68 % et 66 % des filles inscrites contre 33 % dans les villages alentours).

En effet, avec la garantie d'un revenu de base, les enfants ne sont plus obligés de travailler pour subvenir aux besoins de leurs parents et lorsque les emplois informels et occasionnels ne sont pas disponibles, les enfants risquent d’être mariés précocement.

La santé

Les enfants bénéficient en premier lieu d’une sécurité matérielle avec par exemple en Namibie - 42% de malnutrition infantile. Au Brésil, dans la zone rurale de l’État de São Paulo, des améliorations en termes de nutrition, de vêtements, de conditions de vie pour les enfants sont notées et même une bien meilleure estime de soi et des interactions sociales, réduction de l'insécurité sociale et augmentation des attentes futures. Nous voyons le cercle vertueux du soulagement financier à la confiance en soi et en l’avenir.

La cohésion et la stabilité de la famille

La violence domestique est souvent liée aux difficultés de répondre aux besoins familiaux et à la dépression. Avec un revenu de base, les adultes peuvent choisir de rester ensemble ou de se quitter car ils gardent la sécurité financière. Moins de stress, plus de liberté donc moins de conflits… et de violence éducative ordinaire ou aggravée.

En Caroline du Nord où un revenu de base est distribué à 16.000 Cherokees depuis 1996, une amélioration de l’éducation parentale est notée, sans doute liée au déclin significatif de la pauvreté : baisse de 50% de Cherokees vivant sous le seuil de pauvreté.

Dans beaucoup de pays africains comme le Kenya, les parents donnent naissance à de nombreux enfants pour soutenir la famille et assurer leur sécurité pendant leur vieillesse… ces motivations diminueront avec la garantie de revenu régulier.

Les jeunes adultes apprennent l’autonomie et posent leurs premiers choix

La poursuite d’études

Depuis les premières expérimentations, aux USA dans les années 70, on tente de répondre à cette fameuse question : «Les gens vont-ils arrêter de travailler s’ils reçoivent de l’argent sans condition ?» … Et bien non. Seuls les Jeunes réduisent sensiblement leur temps de travail (entre 10 et 30%)… pour devenir étudiants, à une époque où les bourses n’existaient pas. Il est facile d’y voir l’investissement individuel ET sociétal que le revenu de base représente.

Idem au Canada entre 1974 et 1979 où les familles investissent dans la poursuite ou la reprise d’études.

Sur les expérimentations longues et malgré un montant insuffisant pour vivre sans travailler : en Alaska (où une petite partie des bénéfices de Total est redistribuée chaque année depuis 1982) comme chez les Cherokees (depuis 1996), nous constatons une hausse globale des notes et du nombre de diplômés ainsi qu’une diminution des redoublements au lycée et du taux de décrochage scolaire.

Même la formation tout au long de la vie est relancée par la reprise d’études à Londres, en Ouganda et en Allemagne.

L’insertion professionnelle et citoyenne

En Ouganda en 2008, 12 000 jeunes âgés entre 16 et 35 ans ont reçu l’équivalent d’ 1 an de revenus (soit 400 dollars environ). Effets ? Ils ont eu plus de 60% de chances d’être embauchés et ont réussi à optimiser leurs revenus de 50% au-delà de l’aide donnée ! Ils ont bien sûr acheté de la nourriture mais surtout réinvesti dans un commerce ou des formations.

Et dans la réserve indienne Cherokee, on note une diminution des délits commis par les jeunes, une chute de l'abus d'alcool et de drogue… et une hausse de la participation aux élections !

Un premier indice peut-être qui accréditerait l’idée qu’un revenu de base accueille chaque humain-e et lui offre appartenance, considération, sécurité… et l’invite à prendre sa place et s’investir dans la communauté… ?

Pour approfondir le sujet

la carte des expérimentations :

https://framacarte.org/fr/map/experimentations-de-revenu-de-base_58126#6/51.000/2.000

et la mini série d’Arte sur les jeunes : https://www.youtube.com/watch?v=MV5mXkHzBxM&list=PLCwXWOyIR22sYykb_McoHro992ytq8KvH&index=6

Initiative citoyenne européenne

« Nous demandons à la Commission Européenne de soutenir activement les pays membres dans l’introduction d’un RBI (Revenu de base inconditionnel) qui assure à chaque personne une subsistance matérielle et l’opportunité de participer à la société ».

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