Né en mars 2013 à l’occasion de la première initiative citoyenne européenne, le Mouvement Français pour un Revenu de Base (MFRB) s’est donné pour mission de promouvoir le revenu universel dans le débat public, jusqu’à son instauration.

Sa charte définit ainsi le revenu de base : « Le revenu de base est un droit inaliénable, inconditionnel, cumulable avec d’autres revenus, distribué par une communauté politique à tous ses membres, de la naissance à la mort, sur base individuelle, sans contrôle des ressources ni exigence de contrepartie, dont le montant et le financement sont ajustés démocratiquement. »

En 2017, avec la campagne électorale présidentielle de Benoit Hamon, candidat du Parti Socialiste, l’idée a conquis droit de cité dans le débat public et elle est enfin sortie du ghetto des utopies et des belles idées qui traversent les siècles sans réussir à s’ancrer dans le réel.

Depuis, nombreuses sont les propositions : Revenu universel d’activité (RUA) pour le gouvernement présidé par E. Macron, socle citoyen proposé par des députés appartenant à divers groupes politiques , projet d’expérimentation dans 13 départements d’une allocation qui regrouperait le RSA, la prime d’activité et l’allocation logement avec une automaticité du versement, la proposition  de loi AILES du groupe socialiste qui vise à verser à partir de 18 ans un revenu de base et une dotation universelle. Le pape François se dit aussi favorable à un revenu d’existence.

Si toutes ces propositions ont le mérite de poser le débat à la fois dans l’hémicycle et sur la place publique, elles n’arrivent pas à sortir d’une logique d’assistanat qui se limite soit à une simplification d’un système de redistribution complexe, soit au mieux à l’automatisation de l’allocation d’aides sociales sous la forme d’un revenu minimum garanti pour les plus démunis. Par diverses conditionnalités, par un montant trop faible, jamais on ne sort d’un système d’aides sociales curatives pour les victimes d’une distribution inégalitaire de la richesse créée. Avec cette allocation universelle Il s’agit de passer d’un système d’aides sociales qui assujettit à un droit qui élève. Pour cela il est nécessaire de faire une analyse des failles du système actuel de distribution de la richesse créée par le travail et d’en déduire les mesures systémiques à prendre pour garantir ce droit humain universel. C’est ce à quoi l’ouvrage : l’allocation universelle d’existence, la protection sociale du XXI° siècle répond en proposant d’abord de substituer à la redistribution actuelle curative, organisée par l’État, une redistribution universelle transformatrice, préventive et inclusive, administrée par une branche de la Sécurité sociale, le tout, pour financer une allocation d’existence inconditionnelle et individuelle fondée sur le principe de solidarité universelle : Chacun contribue en fonction de ses moyens (en revenus et en patrimoine) à la satisfaction des besoins élémentaires de l’ensemble de la communauté pour se nourrir et se loger dignement en toute circonstance ; A revenu universel, contribution universelle. En complément  une meilleure répartition de la  solidarité entre travail et capital dans le partage de la valeur ajoutée est nécessaire ; les machines qui remplacent de plus en plus les humains doivent aussi contribuer  à l’existence des ouvriers qu’elles remplacent.

Ce revenu dissocié de l’emploi doit être d’un montant suffisant pour éradiquer tout au long de la vie la pauvreté en se substituant à toutes les aides conditionnées financées par le budget de l’État.

Une fois posé les principes de base il s’agit de montrer comment cette allocation d’existence peut être à la fois protectrice et émancipatrice pour les différentes composantes de la population, salariés, travailleurs indépendants, jeunes, femmes, retraités et être la clé de voûte d’une véritable sécurité sociale universelle nécessaire pour aborder dans de bonnes conditions la transition écologique à venir.

 L’exemple chiffré décliné tout au long de l’ouvrage a pour seul objectif de donner corps à ce qui ne doit plus être une utopie mais bien le moyen d’assurer en toutes circonstances les conditions concrètes d’existence.

Cette allocation universelle d’existence, en permettant à toutes et tous de s’affranchir de la charité publique devrait constituer le premier dénominateur commun d’un programme de gouvernement  qui reste à écrire car il ne peut y avoir de liberté ni de démocratie réelle sans égale considération, sans égalité des droits humains et sans la solidarité des uns envers les autres pour garantir l’égale participation à la vie sociale et politique de l’ensemble des citoyens, pour ne plus subir et pouvoir choisir, pour que chacun puisse exercer pleinement son métier d’humain.[2]

[2] Sylvie Portnoy Lanzenberg, Notre métier d’humain, Éditions L’harmattan 2020 En référence à Albert Camus qui dans la peste écrit sur ce métier d’homme.

L’allocation universelle d’existence, la protection sociale du XXI° siècle, Guy Valette, 2021, 214 pages, Editions Utopia, collection Ruptures


Guy Valette est un des membres fondateurs en 2013 du Mouvement Français pour un Revenu de Base (MFRB). Son blog « La science du partage » en est une des expressions. Ce livre s’inscrit à la suite de ceux publiés par le MFRB et les complète : Revenu de base, un outil pour construire le XXIéme siècle et Revenu de base, comment le financer, (coordonnés par Jean Eric Hyafil), aux éditions Yves Michel en 2016; et Pour un revenu de base universel, vers une société du choix, par le MFRB (collectif) aux éditions du Détour en 2017 (réed.2019)

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