Courtney McCaffrey et deux autres employés d’AT Kearney ont publié un article présentant le débat actuel autour du revenu universel de base.

Résumé

Certaines personnalités politiques, aussi bien en Europe qu’en Amérique du Nord, jouissent d’un élan de popularité depuis qu’elles promettent à la population de lui rendre le contrôle du système économique qui la gouverne.

Mais l’automatisation et les nouvelles technologies sont un écueil majeur. Un rapport de l’université d’Oxford affirme qu’aux États-Unis 47 % des emplois seront menacés par l’automatisation dans les vingt ans à venir. Le revenu de base est alors souvent présenté comme une mesure pouvant accompagner une telle transformation radicale, pour la rendre supportable.

Un revenu de base est à la fois universel et inconditionnel. Les expériences passées, telles que Mincome au Canada, les projets de Seattle et Denver aux États-Unis, ou encore ceux de Namibie, ont montré des résultats positifs qui encouragent les politiques remettre le revenu de base sur la table. McCaffrey et ses collègues énumèrent aussi diverses personnalités s’étant récemment déclarées favorables au dispositif, comme Elon Musk, Tim O’Reilly ou bien encore Marc Andreessen.

L’article recommande la lecture de deux ouvrages : Utopia for Realists de Rutger Bregman et Basic Income : A Radical Proposal for a Free Society and a Sane Economy de Philippe Van Parijs et Yannick Vanderborght. Des expérimentations actuelles sont également évoquées : en Finlande, en Inde et en Ontario.

Le revenu de base est esquissé à grands traits, positifs comme négatifs. Le texte avance qu’une population bénéficiant d’un revenu de base dédierait davantage de temps à la famille et à l’éducation. Parmi les pistes de financement possibles, les ressources naturelles et l’augmentation de la fiscalité sont évoquées. Les arguments avancés contre le revenu de base relèvent généralement de l’idéologie du camp qui les formule, mais l’inquiétude la plus vive est globalement de savoir si la population continuerait à occuper un emploi si le revenu de base lui permettait de subvenir à ses besoins fondamentaux.

Pour finir, l’article résume les critiques traditionnellement faites au dispositif. À droite, c’est l’argument du coût qui prime. À gauche, il est souvent jugé « anti-progressiste », car il pourrait affaiblir les dispositifs actuels de protection sociale et ne prend pas en compte la variation du coût de la vie suivant les régions.

Lire l’article (en anglais) :

McCaffrey, C.R., Toland, T. & Peterson, E.R., « The Best Things in Life Are Free ? », AT Kearney, mars 2017.


Traduction par Maxime Vendé d’un article de Scott Douglas Jacobsen initialement publié sur Basic Income News.

Illustration : CC 0 1.0 Alex Jones.