…ou comment concilier besoins individuels et besoins partagés.

Face à la crise du logement qui s’aggrave en France, Guy Valette propose d’articuler le revenu universel à une allocation logement universelle et inconditionnelle. En distinguant ce qui relève des besoins individuels (se nourrir, se vêtir) et des besoins partagés (se loger), il imagine un dispositif combinant un revenu de base de 800 € et une aide au logement calculée selon la composition du foyer et le coût local du mètre carré. Cette approche, fondée sur une redistribution horizontale entre revenus et patrimoine, viserait à garantir réellement le droit au logement pour tous tout en rendant le revenu de base plus équitable et soutenable.

Le droit au logement est inscrit dans plusieurs textes internationaux de droits de l’homme. L’article 25 de la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 énonce que « Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires. »

80 ans après, la crise du logement en France ne fait que s’amplifier : le nombre de sans domicile ne cesse d’augmenter, les ménages avec enfants sont trop souvent dans des logements trop petits voire insalubres, beaucoup trop de personnes vivent éloignés de leur lieu de travail à cause du prix de l’immobilier dans les centres urbains. Tout cela est source d’inconfort, de mal être, de perte de temps et d’énergie. Il faut pouvoir répondre à ce besoin essentiel qu’est le droit à un logement confortable avec une offre de logements suffisants et des capacités financières satisfaisantes pour se loger dans l’endroit de son choix.

Une des limites du revenu universel d’existence est sa dimension exclusivement individuelle. Or si des besoins comme se nourrir sainement, se vêtir, se déplacer sont bien individuels, d’autres comme la nécessité de se loger confortablement sont partagés. En effet, que l’on soit un ou plusieurs dans un appartement, on a besoin que d’une seule cuisine aménagée, d’une seule salle de bain etc. …. C’est ce que l’I.N.S.E.E prend en compte avec le système des unités de consommation (U.C. : 1er personne 1 U.C., 2° personne 0,5 U.C., …). Ainsi le revenu de base versé individuellement crée un avantage financier chez les couples aux dépens des personnes seules, avantage d’autant plus grand que le montant du revenu de base est élevé. Par ailleurs le montant étant identique à l’échelle d’un pays, il ne tient pas compte des différences des loyers d’une ville à l’autre (de 10 €/m2 à 32 €/m2, en moyenne : 14 €/m2). C’est pourquoi des associations de lutte contre la pauvreté proposent de maintenir l’allocation logement avec un revenu minimum garanti.

Avec cette contribution j’ai essayé de concilier ces diverses dimensions, l’individuel et le partagé, le national et le local en décomposant un revenu de base d’un montant de 1100 € par exemple pour les plus de 18 ans en un revenu de base individuel de 800 € et une allocation logement universelle et inconditionnelle, fonction de la composition de la famille en UC et du lieu, calculée ainsi : Loyer/m2 x 20m2x Nb. U.C.

Pour lire la sluite, rendez-vous sur le blog de Guy :

Revenu universel :Comment mieux prendre en compte le droit au logement ?