Dans un monde où le travail est considéré comme source de liberté, de santé et de sens de la vie, on se demande ce qu’il adviendra lorsque les intelligences artificielles auront pris tout notre travail ?

Selon une publication d’OpenAI intitulée “GPTs are GPTs”, déjà aujourd’hui, 80 % de la main-d’œuvre pourrait voir au moins 10 % de ses tâches affectées par des algorithmes de langage comme ChatGPT, et 19 % des travailleurs pourraient voir 50 % de leurs tâches impactées. Ces changements touchent tous les niveaux de salaire, avec une incidence particulière sur les emplois à hauts revenus. La rédaction de ce texte est d’ailleurs assisté par un modèle de langage. De plus, l’automatisation progresse rapidement et les avancées technologiques dans le domaine du calcul sont de plus en plus performantes. Il arrivera un moment où un système basé uniquement sur le travail ne fonctionnera plus. Nous sommes à un moment où il est nécessaire de repenser notre système de redistribution des ressources pour assurer une répartition équitable des bénéfices de l’automatisation et prévenir les inégalités croissantes.

Mais qu’est-ce que le travail ? Traditionnellement, il est perçu comme une activité productive qui génère des valeurs économiques et sociales. Cependant, cette vision pose un problème, car elle restreint la rémunération au travail, ignorant ainsi les conséquences énergétiques et environnementales de notre société, et sous-entendant que les ressources sont inépuisables et que le monde est figé. En réalité, ce système repose sur une forme d’abondance énergétique, notamment grâce au pétrole. Selon la logique de l’offre et de la demande, les machines finissent toujours par être plus efficaces et lucratives que les êtres humains. Alors, que deviendrons-nous lorsque le travail et sa coordination seront entièrement automatisés ? Assisterons-nous à une exacerbation des inégalités et la fin de la démocratie ? Des études ont déjà démontré que la pauvreté aggrave les problèmes de santé et conduit à une destruction environnementale au nom de la rentabilité, engendrant un cercle vicieux.

Face à ces enjeux, le revenu de base se présente comme une solution pour relever ce défi majeur et tendre vers une société plus équitable et durable.

Mais qu’est-ce que l’intelligence artificielle ? Il s’agit simplement d’un outil qui utilise des données pour effectuer des prédictions, et aujourd’hui, nous utilisons des réseaux de neurones inspirés du fonctionnement de notre propre cerveau pour ces tâches. Cet outil a la capacité d’automatiser le travail et même de créer, comme nous pouvons déjà le constater dans les jeux de stratégie et même dans l’art. On dit souvent que les algorithmes manquent de bon sens pour nous surpasser, mais en réalité, ce sens commun a été acquis grâce à l’entraînement évolutif chez les êtres humains. L’entraînement de modèles de langage tels que GPT pourrait être considéré comme une étape vers la généralisation de ces modèles à toutes les tâches. La généralisation, l’interaction avec le monde réel et la compréhension de la causalité, tous ces aspects combinés à la robotique, pourraient rendre l’adaptation des humains sur le marché de l’emploi impossible. Les entreprises qui possèdent cette technologie pourraient rapidement monopoliser le marché et capter toute notre attention pour nous recommander des produits, jusqu’à ce qu’une seule entreprise domine toutes les autres, et les règles éthiques risquent de ne pas pouvoir être mises en place suffisamment rapidement. Ainsi, il est essentiel de comprendre les implications de l’intelligence artificielle et de prendre des mesures pour guider son développement de manière éthique et responsable.

Quand le travail rémunéré n’assure plus dans de bonnes conditions l’existence, n’est-il pas temps de dissocier droit universel à l’existence et droit à l’emploi ?

Le revenu de base offre une solution essentielle pour éviter ces problèmes. En plus de résoudre nos défis actuels, il nous prépare à la transition vers un monde sans emploi et l’essor de l’intelligence artificielle. Le revenu de base est un outil nécessaire qui permettra de valoriser le choix et d’optimiser les opportunités de vie, nous libérant ainsi de la dépendance à l’optimisation des capitaux dictée par les lois de l’offre et de la demande. Après tout, l’argent n’est qu’un moyen basé sur la confiance, et l’échange est une construction sociale. Si le travail n’est plus nécessaire, l’argent ne peut plus être l’outil adapté pour maintenir l’équilibre dans la société, ce qui rendrait l’argent obsolète dans ce nouveau contexte. Le revenu de base n’est pas seulement une fin en soi, mais aussi un moyen de transition vers un monde post-économique, où de nouvelles formes de valeur et de contribution pourront émerger, fondées sur d’autres critères tels que la créativité, l’exploration, la reconnaissance, le partage, le développement personnel et le bien-être collectif.

Fabien Furfaro

Question subsidiaire : Sauriez-vous reconnaître la partie de l’article qui est écrite par une I.A. ?