Un droit imprescriptible : celui d’exister.
« Toute société qui prétend assurer aux hommes la liberté doit commencer par leur garantir l’existence. » Léon Blum
INTRODUCTION
Quelques mois seulement après la libération, les ordonnances des 4 & 19 octobre 1945 concrétisent le projet de sécurité sociale qui est « l a garantie donnée à chacun qu’en toutes circonstances, il disposera des moyens nécessaires pour assurer sa subsistance et celle de sa famille dans des conditions décentes ». Elles aboutiront à la loi de « généralisation de la Sécurité sociale » adoptée le 22 mai 1946. Ces textes fondent le socle d’une protection sociale universelle, obligatoire et solidaire, puisque l’on cotise à hauteur de ses moyens pour en bénéficier à hauteur de ses besoins. Création du système de sécurité sociale en France sur le modèle « bismarckien » (gestion par les partenaires sociaux, financement par des cotisations à la charge des employeurs et des salariés) .
Ce mois d’octobre 2025 marque le 80° anniversaire de la création de la Sécurité sociale. Qu’en est-il aujourd’hui de ce patrimoine commun qui avait pour but final : « … la réalisation d’un plan qui couvre l’ensemble de la population du pays contre l’ensemble des facteurs d’insécurité. »
Le problème est que 8 décennies plus tard, après plus de 40 ans de politiques économiques néolibérales, le but final à atteindre non seulement s’est éloigné mais des conquis sociaux comme l’accès aux soins, l’universalité des allocations familiales, la garantie d’une retraite suffisante pour assurer le quotidien sont mis à mal. Les services publics qui assurent ces droits sont en grande souffrance. La mise en concurrence des travailleurs du monde entier d’une part, un appareil de production de plus en plus sophistiqué, gourmand en capitaux, capitaux gourmands en dividendes, ont fait que dans les pays de l’OCDE, en 40 ans, 10 % de la valeur ajoutée a migré de la rémunération du travail vers la rémunération du capital. 10 % en France c’est 250 milliards par an qui manquent dans la poche des salariés et dans les caisses de la Sécurité sociale. Avec la généralisation de la sous-traitance, des emplois intérimaires, de l’ubérisation de l’économie, le précariat, fragmente encore plus la classe ouvrière.
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