Le revenu de base universel est un sujet qui est en discussion dans plusieurs pays actuellement. Et il mérite que l’on se questionne sur ceci : comment aborder ce sujet au-delà des partis politiques et des parti-pris individuels ? C’est ce que je veux proposer : une approche différente.

Nous partons de la nation que l’on peut considérer comme un être vivant au même titre qu’un individu, qu’un être humain, par exemple. Une nation est un organisme au même titre que l’organisme de notre corps physique. La nation a un corps physique — son territoire — et des êtres vivants des règnes minéral, végétal et humain.

C’est donc un organisme vivant, plein de vie et qui s’est construit et constitué tout au long des siècles de son histoire. La création et la constitution d’une nation, d’un pays n’a rien d’aléatoire mais est le résultat d’une conscience nationale, d’un destin commun, d’une langue commune…

En rapport avec notre sujet, j’aborderai la question de l’argent. Que représente l’argent dans cet organisme ? On peut tout à fait dire qu’il représente le sang, l’énergie qui va alimenter et nourrir toutes les cellules de ce corps de la nation. Donc ce sang-argent est un liquide qui doit circuler dans tout le corps-nation.

Quand nous parlons d’argent, nous évoquons souvent son aspect de paiement en liquide, or le sang est ce liquide. Par contre dans notre organisme, le sang est mis en circulation par le cœur. Mais où se trouve le cœur dans la nation ?

Ce cœur et la moelle osseuse représentent la banque centrale nationale qui est là pour gérer la création monétaire, le flux d’argent et sa distribution équitable. Chaque nation doit avoir sa banque centrale, son cœur, sinon elle ne vit pas avec sa propre énergie. Elle est comme sous perfusion.

Dans le corps d’un individu, le cœur distribue le sang à l’ensemble du corps et à toutes les cellules. Il répartit donc dans un esprit de partage et d’équité ce qu’il produit sans faire de distinction entre les différents organes et cellules. C’est ce que l’on peut appeler la loi du cœur.

Le citoyen, cellule du corps-nation

Pourquoi ne fait-on pas la même chose pour le corps-nation ? Chaque habitant-citoyen est une cellule de la nation et de ce fait a son rôle à jouer pour la vie de cette nation. Le revenu de base serait donc une façon d’appliquer ce modèle du vivant à notre société.

Vous me direz cette analogie entre le corps humain et la nation est une pure spéculation. Eh bien non, c’est au contraire une approche qui s’inspire d’un modèle de la vie, de la nature qui elle applique les lois de la vie sans se poser de questions, avec efficacité et performance sauf quand l’humain vient mettre des pratiques qui ne sont plus conformes au plan de la vie.

Donc le revenu de base universel est conforme à la bonne santé de la vie du corps-nation et cette approche permet de rassembler tous les citoyens dans une vision globale et universelle. Ceci au-delà des opinions politiques, c’est vraiment un rassemblement, car il peut remettre en cause la fonction du cœur et du sang dans le corps. Cette vision peut nous remettre en contact avec la vie et ses concepts qui obéissent à la loi du cœur.

Ce qui est démontré ici au sujet d’une nation peut tout à fait concerner un groupe de nations. Comment un groupe de nations peut-il mettre en pratique cette loi du cœur ?

Si nous prenons l’exemple de la communauté européenne, ce groupe de nations fonctionne-t-il selon les lois du cœur, de la vie ? À priori cela ne semble pas le cas. D’abord parce que ce groupe n’a qu’un cœur, la Banque Centrale Européenne et comme je l’ai déjà dit toutes les autres nations du groupe sont donc sous perfusion, elles n’ont plus de cœur !

Un groupe de nations est comme un groupe d’individus qui se réunissent dans un but précis, un objectif commun. Comment peut fonctionner ce groupe ? Est ce qu’il va y avoir un chef, un gourou ou un groupe chef qui dirige et décide pour les autres membres ? Quelle est la liberté d’être et d’agir qui est laissée aux membres ? Ce type de fonctionnement de groupe ne favorise pas le progrès de groupe ni l’évolution des membres.

Ce qu’il faudrait mettre en place c’est un vrai travail de groupe de façon à développer la conscience de groupe, prolongement évolutif de la conscience individuelle. Cela ne veut pas dire que l’individu-nation n’a plus de rôle à jouer, au contraire mais il le fait avec les autres, en étant impliqué et responsable dans toutes les décisions qui sont prises ensemble.

C’est un travail difficile et nouveau qui demande une attitude différente de l’approche individuelle, mais les résultats sont beaucoup plus positifs et enrichissant pour tous. Cela demande aussi d’avoir une finalité commune tout en acceptant les différences de tous et des valeurs qui se complètent et s’enrichissent.

Le conflit fait place à l’Harmonie

Ceci peut sembler un doux rêve mais n’est-il pas temps et urgent d’imaginer un autre monde, une autre société qui exprime ces lois du cœur et de la vie ? Quel modèle de société nous est donné aujourd’hui ? Un modèle qui soit vraiment nouveau et qui nous rassemble tous. Aucune vision n’est proposée, on en reste toujours dans la compétition, le dénigrement de l’autre qui est censé être notre ennemi, notre concurrent. Nous en avons assez de cette politique négative de combat qui ne mène à rien.

Au sujet de l’argent, il est certain que les systèmes financiers et bancaires actuels ne répondent pas du tout à cette loi du cœur et si le revenu de base est une première étape dans le changement, l’étape suivante sera bien sur la transformation de ce système.

Par contre chaque cellule citoyenne que nous sommes, nous avons un travail de conscience à faire pour accompagner ce changement. C’est-à-dire, revoir notre attitude vis à vis de l’argent, de la richesse, des possessions matérielles, etc. Nous sommes tous reliés dans cet organisme de la nation et nous devons mettre ce lien concrètement dans nos activités sociales et citoyennes par le partage, entre autres. Ne pas se relier et vivre en cellule isolée reviendrait à jouer le rôle de la cellule cancéreuse. À réfléchir !

Le changement d’échelle doit pouvoir être appliqué jusqu’à inclure l’humanité entière et toutes les nations. Chaque nation est une cellule d’un organisme qui s’appelle humanité qui elle-même est un organe d’un organisme qui s’appelle la Terre. Tout est relié et interdépendant. C’est la loi du vivant.

Cette approche du vivant et sa mise en œuvre dans notre société humaine est une science qu’on appelle le biomimétisme. En parlant de la vie et donc de la nature on pourrait évoquer aussi l’écologie. Pour ma part je m’orienterai plutôt vers l’écosophie. Mettre en pratique la sagesse de la maison Terre.

Il y a encore du travail pour mettre en place ce revenu de base et cette nouvelle société mais la vie a toujours le dernier mot car elle travaille avec l’énergie du cœur.