La question de la création monétaire est intimement liée à celle du Revenu de Base. Pourquoi ? Parce qu’il est inutile de rêver d’un monde nouveau en restant dans un paradigme où certains ont le droit de financer ce qu’ils veulent et d’autres n’ont pas ce droit. 

Le financement du monde futur est un projet commun. Pour que ce monde puisse se réaliser, il est crucial que chaque citoyen, sans exception, possède le droit de financer ce qu’il souhaite, et d’abord bien sûr sa propre existence. Si la monnaie, au lieu d’être distribuée par la dette et par les banques, était créée directement aux mains des citoyens de manière individuelle et inconditionnelle, alors, oui, nous saurions enfin quel monde nous voulons réaliser ensemble pour notre futur commun. 

Ces idées seront développées mardi #50 mars (19 avril) à 17 heures, place de la République à Paris au cours d’une conférence-débat « Création monétaire et démocratie ».

Création Monétaire et Démocratie

Commençons par une évidence. La démocratie (c’est-à-dire le vote et l’exécution des décisions communes) dépend à 100% de la possession des moyens de l’exercer.

Comment expliquer qu’un candidat puisse se faire élire en jurant que « mon ennemi, c’est la finance », et puisse retourner complétement son discours et ses actes une fois élu ? La réponse est que le moyen d’appliquer ses promesses ne lui appartient pas. Quel est ce moyen de réaliser les projets communs, de décider ce qui va exister ou pas, ce qui va être réalisé ou pas ?

La réponse est simple : le financement, l’argent, la monnaie, le crédit.

« Mais d’où vient l’argent ? Car l’‘argent n’a pas toujours été là. Les unités monétaires existent parce qu’elles ont été créées, émises par quelqu’un à un moment précis pour un projet précis ».

Le véritable Souverain, c’est celui qui décide de l’avenir commun, c’est-à-dire celui qui a le pouvoir de financer par de la monnaie nouvelle les ressources humaines et physiques qui permettront de réaliser l’avenir.

Or, en ce moment, le Souverain, ce n’est pas l’État, ce ne sont pas les citoyens, ce n’est pas le Peuple. En ce moment, le Souverain, ce sont les banques. Chaque matin, chaque banquier choisit à qui il va accorder, ou pas, un crédit nouveau, c’est-à-dire à qui il va donner, ou pas, de la monnaie nouvelle pour réaliser un projet.

Les banques décident ainsi chaque jour (évidemment en fonction de leurs intérêts privés) de ce qui va être financé ou pas, de ce qui va pouvoir exister ou pas. Les banques décident de notre futur commun. Et on voit le résultat. Et cela a des conséquences…

Ainsi, pour conclure, on voit que le pouvoir de la création et de la distribution monétaires est LE pouvoir essentiel qui permet de créer le futur d’une société. C’est d’abord le pouvoir, pour chaque citoyen, de financer sa propre vie, individuellement et inconditionnellement.

Et ensuite, c’est le pouvoir, pour chaque citoyen, de créditer ce qui a été décidé en commun, et de refuser de créditer ce qui n’est pas souhaité.

Imaginer, c’est bien, mais réaliser, c’est encore mieux. Tant que nous n’aurons pas récupéré ce pouvoir de rendre réel notre futur commun, rien ne pourra être juste, et rien ne sera possible.

Quelques pistes de réflexion : Monnaies complémentaires, Systèmes d’Échange Locaux, Système Monétaire Équilibré, monnaies libres, Bitcoin, monnaies cryptées, QE4People, monnaies souveraines, Euro-Franc, revenu de base monétaire, autonomie énergétique, autonomie alimentaire, peer-to-peer, OpenSource, économie du partage, économie du don, désargence, etc.


Conférence-débat avec Gérard Foucher
Paris, place de la République,
Mardi 19 avril, 17 heures.

De nombreuses conférences de Gérard Foucher sur la monnaie et la création monétaire – les « Mini-shows » – sont disponibles sur sa chaîne YouTube. Voir aussi “Du revenu de base à un protocole monétaire commun ?“publié le 23 mars dernier sur ce site.

Gérard Foucher : photo de Stan Jourdan – FlickrLicence CC-BY-SA‑2.0