Le hacker prodige George Hotz voit la robotique, notamment via l’intelligence artificielle, effectuer bientôt nombre de tâches aujourd’hui réalisées par des humains.

Rendu célèbre il y a quelques années par ses travaux de mise à mal des systèmes de protection successifs de l’iPhone d’Apple puis de la Playstation 3 de Sony, Hotz travaille désormais en indépendant sur un prototype de voiture sans chauffeur, comme relaté par Ashlee Vance dans un reportage de Bloomberg Business.

Celui qu’on a longtemps connu sous le pseudo « geohot » a bricolé un assemblage impressionnant d’électronique embarquée à bord d’une voiture de série, le tout piloté par une intelligence artificielle (IA). Ce dispositif est aujourd’hui capable de conduire une voiture sur voie rapide, les humains étant alors de simples passagers. Le genre de révolution technologique rendant le travail manuel inutile qu’il voit bien se multiplier dans les prochaines années et qu’il appelle de ses vœux :

« En vérité, l’emploi sous sa forme actuelle n’est pas une construction très ancienne, et j’aimerai en quelque sorte utiliser l’IA pour l’abolir. Je veux priver tout le monde d’emploi. La plupart des gens seraient satisfaits par un tel changement, en particulier ceux qui n’aiment pas leur travail. Libérons-les de cette charge cognitive et laissons cela aux machines. Dans la prochaine décennie, vous verrez une bonne part de l’emploi humain disparaître. Dans vingt-cinq ans, l’IA sera capable de réaliser à peu près tout ce qu’un humain sait faire. Les derniers employés seront des programmeurs d’intelligence artificielle. »

Même sans rejoindre totalement Hotz dans sa vision d’une disparition aussi fulgurante de l’emploi humain au profit des machines, force est de constater que les progrès exponentiels de l’informatique cognitive, liés aux possibilités immenses de la robotisation, sont en train de révolutionner de nombreux secteurs d’activité, détruisant au passage une immense quantité d’emplois. La technologie progresse à grands pas et son parti est toujours vainqueur, comme le rappelle Hotz : « On sait que si vous vous opposez à la technologie, vous avez perdu. Miser sur la technologie est toujours la chose à faire. »

Assurer la qualité de vie des citoyens à l’aune de tels bouleversement nécessite assurément une transformation de notre système social, aujourd’hui basé sur un chimérique plein emploi. Notamment, dissocier revenu et emploi apparaît comme nécessaire devant la raréfaction de ce dernier. Et distribuer une part des richesses produites par les machines à l’ensemble de la population, sous forme de revenu de base, voilà par exemple le type de révolution sociale que nous devons mener aujourd’hui pour assurer notre bien-être à venir.


Illustration : CC Share Conference