Dans le cadre d’une fusion des listes pour le second tour des élections régionales en Aquitaine-Limousin Poitou-Charentes, le PS a accepté d’intégrer la proposition d’expérimentation du revenu de base dans le programme commun avec EELV.

Il y a cinq mois, le conseil régional d’Aquitaine avait adopté une motion favorable à l’étude de faisabilité d’une expérimentation de RSA automatique. Mais avec les élections régionales à la suite du redécoupage des régions, on pouvait craindre que le renouvellement des élus ne conduise la motion aux oubliettes. C’était sans compter sur la détermination des écologistes qui ont réussi à faire accepter le principe du revenu de base à la liste PS. La continuité du projet d’expérimentation d’un RSA automatique dans la région Aquitaine-Limousin est donc assurée. Le projet d’expérimentation d’un RSA automatique va donc se poursuivre en région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes.

Afin de s’assurer une large majorité face au Front National et à la droite, le PS et EELV ont en effet fusionné leurs listes pour le second tour. EELV apporte ainsi au PS quelques 5,6% des suffrages obtenus par sa liste au premier tour. Ce sont les négociations sur le programme de cette alliance qui ont permis aux élus EELV de glisser le revenu de base dans l’accord de fusion, rapporte Rue89 Bordeaux.

L’air de rien c’est un petit coup de force, car Alain Rousset, tête de liste du PS et président sortant du conseil régional d’Aquitaine, était jusqu’à présent très opposé au revenu de base. En juillet dernier, lors du vote de la motion pour l’étude de faisabilité d’un RSA automatique, il avait en effet dénoncé la proposition, la jugeant « contre le travail ».

Martine Alcorta, conseillère régionale à l’origine de la motion, a par ailleurs de fortes chances d’être réélue. Elle occupe la douzième place de la liste commune PS-EELV. Selon Rue89, elle s’est déclarée « impatiente de travailler avec des économistes sur la concrétisation de l’expérimentation ».

« Nous tenons à féliciter les élus écologistes pour leur détermination à soutenir ce projet. Leurs efforts sont fructueux et démontrent qu’il est possible de faire bouger les lignes politiques sur la question du revenu de base » a déclaré Damien Vasse, coordinateur MFRB du groupe local de Bordeaux.

Petit à petit, l’idée du revenu de base suit son chemin dans la sphère politique, et tout particulièrement au sein du Parti Socialiste, dont un député avait déjà organisé un colloque au Sénat en mai dernier.

Dès lundi, le MFRB sera à la disposition de futurs élus du Conseil Régional pour apporter son expertise et contribuer à donner vie à ce projet d’expérimentation.