Dès 2014, chaque Monégasque touchera un revenu de base inconditionnel de 1 000 €. La mesure, annoncée ce lundi 1er avril par le Prince Albert a surpris les commentateurs européens.

[mise à jour – 2 avril 2013] il s’agit bien entendu d’un poisson d’avril 😉

La bonne nouvelle du jour nous vient de Monaco. Le prince Albert a en effet annoncé lundi matin que la principauté avait décidé de verser un revenu inconditionnel d’un montant de 1 000 € à chaque Monégasque dès 2014, sans condition de revenus ou d’emploi. “Nos sociétés n’ont jamais été aussi riches, il me paraît donc essentiel et légitime de garantir à chacun la possibilité de vivre dignement”, a‑t-il justifié.

Alors que la plupart des États européens sont occupés à réduire leurs dépenses afin de concorder avec les objectifs budgétaires fixés par l’Union européenne, l’annonce monégasque peut surprendre. D’autant que la principauté n’est pas l’endroit où l’urgence sociale est la plus forte. Avec un chômage quasi inexistant et un PIB par habitant parmi les plus élevés au monde, le niveau de vie des habitants du rocher pourrait laisser penser que cette mesure n’était pas nécessaire.

Un argument que conteste le Prince Albert :

Ce n’est pas parce que les Monégasques vivent bien qu’il faut renoncer à toute amélioration de notre modèle social. D’ailleurs je vois autant le revenu de base comme un impact culturel que comme un moyen de lutter contre la misère. En faisant du droit au revenu un nouveau droit humain, le revenu de base est susceptible de créer une impulsion culturelle énorme. Il permettra à chacun de repenser son rapport au travail et favorisera le développement et la revalorisation d’activités non salariées. Peut-être que certains décideront de moins travailler et de consacrer plus de temps à leur passions, leurs projets professionnels ou personnels, de s’investir dans une cause ou s’intéresser à la politique.

Une question de volonté politique

En conférence de presse sur le petit port de pêche de la principauté, le Prince Albert en a profité pour inviter ses confrères européens à se saisir de l’idée : “L’Europe compte 80 millions de pauvres et rares sont les pays où le chômage n’est pas un problème. Il est temps pour les dirigeants de prendre conscience que les gains de productivité réalisés ces dernières années rendent le plein emploi aussi superflu qu’inatteignable. Le revenu de base assurera donc la subsistance de ceux qui sont mécaniquement écartés du marché de l’emploi tout en les encourageant à créer de la richesse, matérielle ou sociale, hors du travail salarié”.

Interrogé par un confrère sur le financement de la mesure, il a indiqué que ses équipes réfléchissaient au meilleur choix possible. “Le revenu de base est tout à fait finançable, c’est juste une question de volonté politique, a‑t-il assuré. Plusieurs voies sont explorées dont celle d’une hausse de la TVA ou de la taxe sur les hauts revenus. La mise en place d’une taxe carbone ou d’une taxe sur les transactions financières est également envisagée, tout comme un financement par création monétaire. Aucune piste n’est à écarter”, a‑t-il détaillé.

Reste à espérer que la décision monégasque inspire les dirigeants européens.

[mise à jour – 2 avril 2013] il s’agit bien entendu d’un poisson d’avril ;-)


Crédit photo PaternitéPas d'utilisation commercialePas de modification par Wilson Loo