L’Union nationale des étudiants de France (UNEF) et la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) qui ont obtenu un nombre important de sièges aux élections étudiantes de novembre dernier ont tous deux fait des propositions pour que les aides de l’État bénéficient au plus grand nombre d’étudiants.

L’UNEF, qui a obtenu 79 sièges sur 196 propose une allocation d’autonomie universelle pour les étudiants. Si l’idée n’est pas nouvelle, elle est devenu une mesure emblématique du programme du syndicat et elle est largement détaillée. Pouvant être versée à “tous les jeunes bénéficiant de la sécurité sécurité sociale étudiante” cette allocation doit être d’un “d’un montant suffisant pour couvrir l’ensemble des besoins”. Des principes qui sont proches de l’idée d’un revenu de base pour tous. Mais l’aide n’est pas inconditionnelle : elle est “calculée en fonction de la situation propre” de l’étudiant.

allocation universelle autonomiePour la financer, l’UNEF propose une refonte des aides existantes (bourses, aides au logement…), de supprimer la demi-part fiscale, une exonération d’impôts pour les parents ayant un enfant étudiant, pour reverser directement 5 milliards d’euros au nouveau système d’aides, et un doublement des sommes consacrées actuellement aux aides directes. L’aide pourrait ainsi atteindre jusqu’à 900 euros par mois.

Une aide plus que nécessaire pour des étudiants de plus en plus précarisés

Le système actuel des bourses, créé il y a 60 ans au moment où les étudiants n’étaient que 300.000 alors qu’ils sont plus de 2 millions aujourd’hui, ne permet plus à une majorité d’étudiants de suivre leur formation universitaire dans de bonnes conditions. Par voie de conséquence, 73% des étudiants déclarent avoir une activité salariée. Mais ceux qui travaillent ont statistiquement moins de chances de réussir que les autres…

D’ailleurs l’UNEF n’est pas seule dans ce combat. La Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), qui a obtenu 57 sièges sur 196 propose aussi de supprimer la demi-part fiscale pour financer son “Aide Globale d’Indépendance”. Cette allocation “calculée sur critères sociaux” serait divisée en deux parties, une aide directe pouvant s’élever à 460 euros par mois et une aide au logement.

Face au gouvernement, la partie est loin d’être gagnée

La période éléctorale n’est pas terminée : les 196 étudiants élus du CROUS doivent encore choisir le 24 janvier prochain les 8 représentants qui siègeront à l’échelon national.

Ensuite, l’UNEF et la FAGE pourront commencer un bras de fer qui s’annonce difficile avec le gouvernement. En effet, avec la crise et la rigueur budgétaire, le rapport de force ne risque pas d’être en leur faveur. S’exprimant à l’antenne de la radio Le Mouv’ le 13 décembre dernier, la ministre de l’Éducation, Geneviève Fioraso, prévenait : « L’allocation universelle pour tous, ça ne sera pas possible ».

Les étudiants pourront tout de même s’appuyer sur les promesses du candidat François Hollande qui voulait faire de la jeunesse la priorité de son quinquennat et qui surtout proposait dans son projet présidentiel (n°39) une “allocation d’études et de formation sous condition de ressources dans le cadre d’un parcours d’autonomie”.

Même si les syndicats étudiants sont peu représentatifs (9% de participation aux élections de novembre) ils jouent néanmoins un rôle clé dans la mobilisation des étudiants et il n’est pas impossible qu’un mouvement étudiant se forme pour défendre, entre autres, une allocation étudiante plus universelle.

Ou mieux : qu’ils défendent avec nous une allocation universelle pour tous ! Car après tout, ne reste-on pas étudiant tout au long de la vie ?


Crédit illustration : CC Airelle.info